Vous appelez ça de l'archéologie?

"Alors?" Il relève ses grands yeux jaunes dans la direction de Lexie, qui le sait très impatient. Pas besoin d'être devin pour le voir. Il danse, d'un pied sur l'autre, regarde sans arrêt au-dessus de son épaule pour surveiller la porte, porte gardée des deux côtés par des hommes à lui... Des pirates. Cathars. Dangereux. Elle aurait pu, cela dit, refuser de les aider, refuser d'estimer leur babiole... Mais ils lui ont promis un aller simple pour la planète de son choix si elle acceptait, et la discrétion la plus totale. Le genre d'offre qu'elle ne peut refuser, dans sa situation.

Ce qu'elle a en main est une sphère de taille moyenne, à l'étrange topographie. Symboles d'une langue, perdue depuis des lustres? Esothérie? Quelque chose souffle à Lexie que ce n'est rien de tout ça. "[color=#625B48]Où l'avez-vous trouvée?" Elle demande, gentiment, quoiqu'un peu distraite parce que toujours en train de réfléchir. La réponse du cathar ne se fait pas attendre. "C'est pas tes oignons. Contente-toi de nous dire ce que ça vaut." Le nez de Lexie se fronce, elle s'offusque. Pourquoi faut-il toujours que les gens soient brutaux? Elle lui opposerait bien que même si elle voulait le doubler, elle n'en aurait pas les moyens mais... Elle sait, depuis le temps, que ça ne sert à rien d'argumenter avec ce genre d'énergumènes... "Ca m'aiderait beaucoup de savoir... Ce serait plus facile de savoir à quoi ça peut servir si je sais d'où ça vient... Les peuplades d'Endor par exem... " La sortie d'un blaster, pointé dans sa direction, lui coupe la parole et suspend son souffle. "Moins de blabla... Plus d'expertise. Vite." Les deux cathars, près de la porte, relâchent leurs bras, croisés jusqu'à présent. Les yeux de l'archéologue s'embue d'émotion, de peur. Elle serre les dents et déglutit. Pourquoi fraie-t-elle avec des pirates, déjà? Ah, oui...

Lentement, elle plonge la main dans son sac et en sort un encrier, sous l'œil suspicieux des hommes-félins. En temps normal, elle aurait pris le temps d'être consciencieuse et d'y aller au pinceau, mais le temps pressant... Elle renverse le contenu de l'encrier sur la sphère et l'égoutte sommairement, avant de la faire rouler sur la feuille de papier buvard qu'elle avait étendue au début de son expertise. Ce qui était alors peu clair devient évident. "C'est une carte! " Annonce-t-elle, triomphante, en se penchant sur les dessins d'étoiles, de systèmes, aisément reconnaissables maintenant. "Une carte qui mène à... " Dxun., la coupe brutalement le cathar, son blaster toujours pointée sur elle. Le regardant avec surprise, la jeune femme repose les yeux sur la carte et vérifie... "Oui, ça a l'air d'être ça... C'est là que vous avez trouvé...? " Il balaie la question d'un claquement de langue agacé. "Ca ne vaut rien alors! Les gars, on se tire! Quant à toi..." Aïe. Lexie n'aime pas beaucoup ce genre d'amorce. En signe de paix, elle lève les deux mains. "Attendez! " Prêt à tirer, le cathar suspend son geste. "Tu as cinq secondes..." Elle déglutit. "C'est peut-être une clé! Je crois que c'est aussi une clé! " Bien que ces paroles aient été purement instinctives, elle est persuadée de ce qu'elle avance... Voyant l'homme-chat hésiter, elle enchaîne. "C'est idiot de laisser une carte pour un endroit sur l'endroit qu'on cherche... Et l'aspect de la carte est très singulier... Je pense que cette sphère fait partie d'un mécanisme plus important... Elle n'a peut-être pas énormément de valeur isolée, mais mise au bon endroit, elle peut no... Vous permettre d'accéder à des biens de plus grande valeur, voire des biens inestimables... " Et elle inspire bruyamment, ayant déjà peiné à tout dire d'une traite. Tremblotant légèrement, elle lit l'hésitation dans les yeux du cathar... Avant qu'il n'abaisse son blaster. "En route. Si tu nous poses le moindre problème, on te descend."

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C'est dans cette ambiance cordiale et détendue que Lexie a posé le pied pour la première fois sur Dxun. Elle a lu, pendant ses études, que cette lune était inhospitalière, et donc déconseillée, informations étayées par les cathars qui lui ont assuré l'endroit grouillant de dangereux nuisibles. Outre cela, la jeune femme a eu une drôle de sensation, un mauvais pressentiment pendant le voyage, presque une oppression maintenant qu'ils ont atterri. Devant elle, une jungle s'offre à elle, avec, à bonne distance, ce qui lui semble être les ruines d'une pyramide de pierre. Visiblement, elle est décontenancée. Rien dans les archives impériales ne fait mention de construction, récentes ou anciennes, sur cette petite lune. Or, comment les archéologues de l'empire auraient-ils pu passer à côté de tels édifices? Avec le temps, Lexie a bien relevé certains détails de cet acabit, mais ici, l'impression que quelqu'un a cherché à empêcher le travail de mémoire des archéologues est omniprésent.

Poussée dans le dos par le canon d'un fusil blaster, la jeune femme commence à avancer. Elle connaît les consignes. Elle ne parle pas, ne crie pas, fait le moins de bruit possible pour ne pas attirer les prédateurs, sinon ils la leur balancent... Cela étant, elle doute que le silence suffise à tenir les bêtes à distance. Il y a quelque chose qui lui semble beaucoup plus vicieux que ces bêtes, beaucoup plus insidieux sur cette planète... Mais, docile, elle fait ce qu'on lui dit et progresse dans la jungle d'un bon pas. Ils atteignent la pyramide rapidement et sans encombres, et tout aussi rapidement, les cathars se mettent en embuscade près des entrées pendant que leur chef conduit Lexie là où il a trouvé la sphère, une grande salle qui avait dû être rectangulaire à une époque, à moitié effondrée sur elle-même.

"Au boulot. Et rapide." Sec et impérieux, le cathar dévisage Lexie, dominant et dangereux, qui lui lance un regard en coin avant de s'exécuter. Du reste, après dix secondes à peine, elle ne pense plus à lui, bien trop excitée de se trouver là où elle se trouve. Temple, tombe, construction primitive... A première vue, elle pencherait pour une tombe compte-tenu des gravures qu'elle peut voir sur les murs mais sans analyse approfondie, elle ne peut pas être certaine. La première chose qu'elle fait, c'est d'écarter la poussière et de creuser un peu dans la zone où le chef cathar lui a indiqué avoir trouvé la sphère. Elle n'a pas beaucoup d'efforts à fournir pour trouver des restes humanoïdes. Sans doute les premiers à avoir trouvé la carte. Sitôt le crâne à nu, les cheveux de la jeune femme se hérissent sur sa nuque, la chair de poule s'empare de sa pilosité, comme si quelqu'un l'observait, d'une façon beaucoup plus oppressante que le chef pirate et son blaster.

Lentement, elle qui s'était agenouillée pour inspecter la zone, se redresse et regarde autour d'elle. Rien. Rien à part l'homme-chat, qui la considère avec un mélange de curiosité et de mépris. Elle serre les dents. Par ici... Elle se retourne brusquement, persuadée d'avoir entendu murmurer un peu plus loin dans les décombres. Son geôlier sursaute, et au reste de ses émotions s'ajoute la suspicion. "Vous avez entendu? " Elle demande, de la sueur perlant discrètement sur son front. Le cathar, lui, redevient totalement méprisant. "Mes sens sont bien plus aiguisés que les tiens, gamine. Si quelqu'un doit entendre quelque chose, ce sera moi et pas toi. Maintenant arrête de tergiverser et mets-toi au boulot!" Brusquée, Lexie essaie de faire abstraction de sa sensation d'oppression, de plus en plus persistante, et s'approche d'un premier mur, duquel elle tente de déchiffrer les gravures. Par ici... Elle tourne vivement la tête, persuadée cette fois d'avoir entendu clairement les mots. Un œil par-dessus son épaule lui indique que le cathar n'a, de nouveau, rien entendu. Alors, en dépit de son instinct qui lui hurle de ne pas le faire, Lexie suit la voix, s'avance vers ce qu'elle pense être sa provenance, et s'enfonce dans les profondeurs des ruines...

Elle le comprend alors, cette tombe, car c'en est une, est comme une matriochka. Elle le comprend quand elle arrive devant deux portes colossales, qui se veulent closes mais qu'un tremblement de terre, ou une autre catastrophe, a éventrées, forçant à la jointure des portes une faille d'une taille à peine suffisante pour laisser passer un enfant. Lexie, grâce à sa menue corpulence, passe et se retrouve dans la salle suivante. Celle-ci, identiquement à la précédente, voit ses murs couverts de gravures, mais cette fois l'archéologue ne prend pas le temps de les regarder de plus près. Par ici... continue de lui souffler la voix, l'attirant au fond de la pièce, dans le coin de laquelle elle s'accroupit. D'un revers de main, elle balaie la poussière de la zone et trouve, invisible à celui qui n'y prêterait pas attention, ce qui lui semble être une sorte de clavier primitif. Après quelques tâtonnements, elle finit par trouver la bonne combinaison, ce fait lentement émerger du sol, près d'elle, dans un tremblement de sol, un pilône qui lui arrive environ à la taille. Sitôt la courte colonne hors du sol, la sphère lui échappe des mains pour venir se figer en lévitation à quelques centimètres au-dessus, une lumière holographique désincarnée émergeant du pilône pour l'illuminer, projetant sur le mur d'en face une carte. Après quelques instants d'observation, tout semble clair pour Lexie. Il suffit de, via le jeu de lumière, projeter sur la porte la bonne configuration pour trouver le mécanisme d'ouverture... Ca va lui prendre un peu de temps, mais elle va y arriver... Alors, sans perdre une minute, elle se met au travail.

Elle pianote, Lexie, fait pivoter toute la sphère ou partie sur elle-même, cherchant la bonne combinaison. Oui, comme ça... souffle la voix, l'encourageant dans son entreprise. Au-delà de l'excitation de la découverte, il y a aussi le plaisir de résoudre des énigmes, de trouver le fin mot à des mystères millénaires. C'est un jeu pour l'archéologue, qui y prend beaucoup de plaisir malgré la sensation d'oppression. Elle met ça sur le compte de sa frousse naturelle, n'ayant jamais fait montre de beaucoup de courage, ayant l'habitude d'avoir toujours peur de tout... Sur la question, elle est bien, bien, différente de sa mère qui, elle, n'avait peur de rien. Mais, là, dans cette chambre sombre, sans le pirate cathar pour l'observer, elle se sent relativement sereine, comme exerçant pour un instant du contrôle, contrôle qui lui fait si cruellement défaut depuis les évènements de Hoth... L'habitat est inhospitalier, l'air est lourd et capiteux, étouffant, et pourtant, la jeune femme éprouve pour la première fois depuis longtemps un semblant de liberté... Plus vite... souffle la voix, faisant disparaître le fragile sentiment qui commençait à prendre sa place chez Lexie.

Encore une fois contrainte (mais par quoi? Par elle-même sans doute. Cette voix n'est que la manifestation psychique de son propre empressement à trouver la solution, n'est-ce pas?), elle s'exécute et tente d'accélérer le mouvement, la sueur perlant sur son front face à la concentration, ses doigts tremblants, fébriles. Toute à sa besogne, elle n'entend pas arriver le Jedi et ne doit la sauvegarde de ses doigts qu'à ses réflexes, qui lui font abandonner la sphère juste avant qu'il ne la frappe, faisant violemment sursauter l'archéologue... Mais, pas de place pour la surprise, puisque le hurlement du spectre retentit et résonne dans sa boîte crânienne, à la faire exploser. Elle tombe à genoux, sa voix se mêlant à celle du fantôme, tandis que ses mains se portent à ses oreilles...

Et puis, aussi violemment que le hurlement l'a saisie, il s'arrête, laissant Lexie le souffle court et totalement déboussolée. Elle lève des yeux éperdus vers le jedi à sa question concernant Hoth, n'ayant pas la moindre idée de ce dont il parle... Enfin, si. Elle voit bien l'évènement dont il est question, mais le ton accusateur qu'il emploie la plonge dans la perplexité. Elle n'a pas le temps de lui poser la question cependant, puisqu'à peine remise, la voix se fait de nouveau entendre dans sa tête. Va ramasser la clé... Recommence... ET VITE!! Elle sait maintenant que ce n'est pas dans sa tête, puisque le sol tremble légèrement pour accompagner la contrariété de la voix... Cela étant, savoir ce que ça n'est pas n'implique pas qu'elle sait ce que c'est... Levant à nouveau les yeux vers l'homme qui l'a interrompu, elle le voit lui-même lever les yeux et parler à quelqu'un -ou quelque chose- qui n'est pas elle. Suivant son regard distraitement, une silhouette floue, fantômatique, finit par s'imprimer sur sa rétine, la faisant à nouveau violemment sursauter et reculer contre le mur pour tenter de s'éloigner de cette... chose. Chose qui, en réponse à la question de l'inconnu, s'énerve plus encore, au grand désarroi de Lexie.

Quand le jedi s'adresse de nouveau à elle, ses yeux sont fous, elle est comme un chat terrorisé, et réagit de la seule façon que son corps le lui permette... "Je ne suis qu'une archéologue! Les seules conséquences de mes actes sont sensées être de casser des poteries dans ma maladresse! Dîtes-lui de partir s'il vous plaît... Je lui laisse sa carte, mais faîtes-le partir! " Elle crie, et se perd dans une semi-cohérence. Elle l'a vu lui parler, il peut lui parler. Il peut le lui dire, donc, de la laisser tranquille. N'est-ce-pas? A moins qu'elle ne soit complètement folle... Face à la demande qu'elle formule au jedi, le spectre s'impatiente. Ses insultes et invectives redoublent, et, menaçant, il s'approche de Lexie qui, impressionnable, finit par s'exécuter. Se remettant difficilement sur pieds en raison de l'angoisse qui fait flageoler ses jambes, elle finit par se ruer dans le coin de la pièce où elle pense avoir vu disparaître la boule pour la remettre en place. Si elle fait ce qu'on lui demande, il la laissera tranquille, n'est-ce pas? Finalement, ce sont peut-être ses amis qui avaient raison... Il y a quelque chose de pas net chez elle... Et probablement de pas net chez cet individu aussi... Mais voilà, Lexie ne veut pas être folle. Elle veut juste... Être. Ou au moins, ne pas mourir. Et là, tout de suite, elle craint réellement que le fantôme, spectre, chose, ne la tue comme il menace de le faire si elle ne fait pas ce qu'il veut. Du coup, quel autre choix lui reste-t-il?

Comme elle peut, Lexie essaie d'entendre, de ne pas se contenter d'écouter vaguement, mais réellement d'entendre ce que lui dit le nouvel arrivant, mais à cet instant, c'est trop difficile pour elle, trop lui demander. Elle peine à prendre du recul, à faire la différence entre les résidus qu'évoque le jedi, et le caractère très tangible à ses yeux que la menace fait peser sur elle, en dépit de son caractère éthéré. Collée au mur, son cœur tambourine contre sa poitrine, mais elle ne tente même pas de se débattre. Paradoxalement, le carcan étriqué de la poigne de l'inconnu lui donne quelque chose de palpable à quoi se raccrocher, son ton ferme lui donne une passerelle qui s'effritait jusqu'alors sous ses pas, et, s'il est trop tôt pour qu'elle se calme tout à fait, au moins prend-elle maintenant le temps de penser un minimum.

Relâchée par lui, ses jambes lui font défaut et elle se laisse lourdement glisser sur le sol, incapable de rester debout. Il lui faut un peu plus de temps pour se rassembler avec elle-même, preuve en est qu'elle commence à claquer des dents. Cela étant, elle essaie, réellement, de se dominer et en cela, c'est une demi-victoire. D'une façon totalement évidente, elle est toujours terrorisée mais au moins tente-t-elle maintenant de ne plus laisser ses réactions livrées à l'impulsivité de la peur... Quand l'homme parle de menace effective, elle lève de nouveau un regard azuré plein d'interrogation dans sa direction. Beaucoup de questions se bousculent dans l'encéphale de Lexie, dont la curiosité s'enflamme. Quel genre de menace? De quoi est capable un "résidu", comme il l'appelait tout à l'heure? Qui a pu construire ce genre de tombeaux et quand?

Il y a bien quelques choses qu'elle a pu lire ici ou là, parlant d'une religion disparue différente encore de celle qu'ils ont pu connaître sur Mandalore, mais jamais elle n'aurait cru la prendre en pleine face de cette façon. Recouvrant lentement mais sûrement du choc qu'elle vient de vivre, Lexie, mal disposée, se vexe en entendant la remarque de l'inconnu concernant ce que devrait savoir ou pas une archéologue. Piquée au vif dans son orgueil, son regard se fait amer. Autant qu'elle le savait jusqu'à présent, la vie s'arrêtait à la mort et il y avait plus à craindre des vivants que des défunts... A aucun moment les archives impériales ne font mention de ce genre de cas, pas une fois son mentor n'a mentionné la possibilité d'une hantise ou de quoi que ce soit de ce genre... Pour elle, l'essentiel de leur travail est de découvrir, de répertorier, stocker et étudier. Les travaux pratiques, contacts avec les anciennes sorcelleries, ne sont rien de plus que du folklore primitif. Alors elle se sent vexée, et bête, de n'avoir pas envisagé, alors qu'à l'évidence c'est très juste, que les tombes puissent avoir été érigées comme prison et non pas comme sanctuaire. Dans sa bouche, un goût de rouille. Le goût de la déception, bien que dans l'immédiat, elle est parfaitement incapable de savoir ce qui la déçoit réellement.

Serrant les dents dans une tentative désespérée pour les faire arrêter de claquer, Lexie finit par se redresser sur ses jambes, mal assurées, et vient prendre le blaster tendu par l'inconnu du bout des doigt. "On vise et on tire, j'imagine, c'est ça? " Elle demande, joignant le geste à la parole en visant l'apparition de force. Le tir aurait touché la jambe, s'il avait été tangible, et la jeune femme lance un regard à la fois déçu et un peu honteux vers le propriétaire de l'arme. Ce tir a été à la fois pour vérifier que le fantôme en était bien un, et pour tester l'arme. Le fantôme, quant à lui, s'est tu. Du moins jusque là, puisqu'après le tir, dans la poussière née de la rencontre de l'énergie du blaster avec la pierre de la tombe, il se met à ricaner... D'abord doucement, et puis de plus en plus fort, faisant tiquer Lexie et lui faisant prendre conscience du caractère de plus en plus imminent d'une menace... "Les pirates ont des blasters..." Le regard que lance alors l'archéologue au maître Jedi en dit long sur ses interrogations... Comment les cathars vont-ils se positionner? Toujours est-il que l'urgence de la situation rattrape la jeune femme, qui file vers la fine ouverture, à travers laquelle elle se faufile sans trop de peine, dans l'idée d'atteindre la sortie... Et le vaisseau, avant que les félins ne l'abandonnent ici à son triste sort. Elle attend malgré tout le jedi, qui peine un peu plus, plus volumineux qu'elle, à passer par la fente dans le mur, et l'aide comme elle peut à s'en sortir, avant de se ruer vers la sortie de la tombe.

Dans le couloir, les cris des cathars et les tirs de blaster résonnent à ses oreilles. Sa gorge se noue, mais elle ne ralentit pas l'allure pour autant. Ce qu'elle trouve, en arrivant à l'entrée, lui glace le sang et lui fait marquer un temps d'arrêt. Sur la douzaine de pirates que compte le groupe, trois sont à terre, les tripes à la vue de tous, à moitié dévorés qu'ils sont par des insectes colossaux, avec lesquels sont aux prises le reste de l'équipage. Sa mâchoire s'affaissant, Lexie reste là, pantelante, peu certaine de ce qu'elle doit faire, quand elle se souvient qu'elle a un blaster en main... Et décide de s'en servir pour tirer dans la masse. Vu le nombre qu'ils sont et leur taille, même sans viser réellement, elle est quasiment certaine de toucher un insecte à chaque tir...

Qui est Jan? Pas la moindre idée. Est-ce que cet homme s'est empâté? Pas la moindre idée non plus. Est-ce que c'est important? Aux yeux de Lexie, c'est d'une frivolité presque obscène dans les circonstances. Bientôt, il se peut que tout cela n'aie plus la moindre importance, le moindre impact, puisqu'ils seront mort. Alors elle ne relève pas, Lexie, ne lui lance pas même un regard outré. Elle oublie, tout simplement, refusant d'encombrer sa mémoire avec des détails d'une telle futilité. Et elle court. Parce que ça, c'est important, même si c'est pour vite s'apercevoir que le chemin vers la sortie et les vaisseaux est impraticable, car envahit d'insectes carnivores d'une taille démesurée qui taillent déjà en pièces les pirates cathars... Le temps d'accuser le coup, et l'archéologue se met à tirer. Elle touche à chaque fois, la taille des insectes aidant. Ici une patte, ici une mandibule... A la faveur d'un malentendu, elle est même parvenue à tirer dans la gueule béante de l'une des créatures, lui faisant sauter la cervelle au moment où elle s'apprêtait à bouloter la jambe de l'un des pirates.

La tenue en respect demandée par l'inconnu est donc relativement effective. Lexie n'a pas discuté, pour la simple et bonne raison qu'elle ne veut pas mourir et qu'elle tirera autant de temps qu'elle le pourra pour cette raison. Cela étant, elle est tout de même assez interloquée de voir leur progression arrêtée... Certes, ils n'ont pas de repli et le chemin vers l'avant semble... Difficile. Mais s'ils ne progressent pas, ils finiront par être débordés, encerclés, dévorés, non? Et puis, elle risque un œil par-dessus son épaule et un hoquet de surprise lui échappe. L'homme est à genoux, et les cailloux lévitent! Si elle ne venait pas de voir un fantôme, elle serait probablement tombée dans les vapes. Qu'est-ce que c'est que cette histoire?! C'est un cauchemar et elle ne va pas tarder à se réveiller, pas vrai?! Un cri la fait émerger d'une courte transe, dans laquelle elle ne s'était même pas sentie glisser. Son esprit se focalisant sur le plus urgent, elle reprend le feu sur les insectes, tentant de faire abstraction de tout ce qu'elle a vu... En vain.

Par ici. Impérieuse, la voix de l'inconnu tonne à ses oreilles et, à sa grande stupéfaction, elle voit le chemin qu'il a ouvert grâce à la lévitation des gravats. Lexie se mord l'intérieur de la joue, mais n'hésite pas longtemps avant de se ruer dans le sombre boyau, pressée par les cris d'agonie de cathars dans son dos. Dans le calme relatif, elle prend conscience du bruit qu'elle fait en respirant, et donc du manque d'air duquel elle a l'impression d'être la victime. L'explosion derrière elle la fait se presser d'avantage, jusqu'à déboucher dans une salle, bien assez large pour que chacun des survivants soit à son aise. Cela étant, elle doute que qui que ce soit d'entre eux soit à l'aise... A part l'inconnu, peut-être, qui lui, contrairement à eux tous, n'avait encore manifesté aucun signe d'une quelconque panique, d'un stress, même minime. Preuve en est le calme avec lequel il leur annonce que cette pièce n'est qu'une antichambre vers d'autres tombeaux. Lexie frissonne à l'idée de se retrouver nez à nez avec plus d'horreurs de l'acabit du fantôme. Se laissant tomber contre un mur, l'archéologue tente de se calmer, et fleurissent alors les doutes quant à sa santé mentale. Elle perd l'esprit, selon elle. Cette pensée, très vite, s'ancre et tournoie, lourde comme le plomb, occultant tout le reste... Jusqu'à ce que la distraient les paroles de l'inconnu. Une langue inconnue. ça, c'est un casse-tête. C'est concret. C'est son domaine d'expertise. Elle fait abstraction de tout le reste, parce que son cerveau n'est pas encore en mesure de l'accepter. Stoïque, elle se lève et vient, à l'aide d'une petite sonde de poche, faire un scan 3D des murs. Elle les déchiffrera plus tard, à son aise... S'ils parviennent à quitter Dxun vivants, bien sûr.

Sentant le poids du regard de l'inconnu sur elle, Lexie tourne vers lui ses iris bleus. Quand il le mentionne, elle se rend compte qu'effectivement, dans son dos, les chats feulent et pestent. Contre les insectes, contre le tombeau, contre la fatalité... Elle serre les dents, et hoche la tête en signe d'assentiment. Elle a beaucoup de questions à poser, mais esquisse un mouvement de recul lorsqu'il lui annonce qu'elle possède un don. Pour le coup, si elle doutait de sa santé mentale, elle doute maintenant de la sienne à lui. "Vous vous trompez... Ce qui est arrivé sur Hoth... J'y suis pour rien! C'est cette chose... On l'a trouvée, sortie de la glace et commencé à l'étudier, et tout le monde a commencé à devenir fou... C'est pas moi! " Elle l'a bidouillé, c'est vrai, comme elle bidouille toujours les artefacts, ce qui lui permet de les comprendre... Mais ce ne serait tout de même pas ce bidouillage qui serait à l'origine de la folie des membres de son expédition tout de même, si?!

Le visage de l'archéologue se déconfit, le poids de la culpabilité, tenu en respect jusqu'à présent par l'incertitude, se frayant finalement un chemin jusqu'à elle et s'abattant violemment sur ses épaules, les faisant visiblement s'affaisser. "C'est pas ce que je voulais... " Dans un souffle, sa voix peinant à tenir la distance. "J'ai jamais voulu ça... On peut pas faire une chose pareille sans le vouloir, si? " Pleine d'espoir, elle lève les yeux vers l'inconnu. Elle pourrait douter de ce qu'il avance, ne pas lui faire confiance, refuser tout de go tout ce qu'il lui dit... Mais sans savoir pourquoi, elle le croit. Et dur comme fer. Devrait-il lui dire que les mondes sont en réalité plats, elle le croirait, au stade où elle en est...

Lexie a besoin de s'asseoir. Dans un état second, hébétée, abrutie par la révélation de l'inconnu concernant son implication dans le drame ayant secoué l'expédition sur Hoth, l'archéologue rejoint les marches et s'y laisse tomber lourdement. Indirectement, elle se comprend à l'origine de la mort de dizaine de personnes et s'en trouve mortifiée. Il n'a pas tort. C'était naïf de sa part de renier sa responsabilité, pensée qui la taraude depuis le début le début de cette tragédie... Mais comment aurait-elle pu deviner? Certes, son instinct a toujours été très aiguisé, mais il y a une marge entre cerner les intentions d'une personne et être responsable de l'échec de toute une expédition... Surtout qu'elle n'avait pas la moindre preuve concrète de son implication. Autant qu'elle sache, ça pouvait tout aussi bien être ça qu'autre chose... Mais quelque chose lui souffle que l'inconnu a raison. La Force? Aucune idée. Comment savoir?

Elle ne lève même pas les yeux vers lui. Elle n'en a pas le courage. S'il l'accuse, il n'appuie pourtant pas lourdement sur les conséquences de la chose, donnant l'impression de le prendre avec d'avantage de philosophie, sans perdre son calme. Pour Lexie, c'est une crise, exactement comme l'attaque des insectes un peu plus tôt. Mais, comme à cette occasion, l'inconnu semble rester relativement de marbre, ne pas être perturbé par la chose outre mesure. Il a raison, elle est curieuse. Mais pour le reste, elle s'estime très banale, voire moins que la moyenne. Moins brave que sa mère, moins rapide que ses camarades dans l'exécution de certaines tâches, pour lesquelles elle préfère prendre son temps. Moins... Moins. Elle ne relève la tête qu'à la mention des pirates. "Ce n'est pas ce qu'il s'est passé... " tente-t-elle d'objecter, mais sa voix se meure et l'inconnu poursuit. Alors elle se tait, et le laisse terminer.

Si elle écoute jusqu'au bout, elle ne peut s'empêcher d'essayer de trouver des arguments à lui objecter, pour lui prouver qu'elle se trompe. Mais l'évènement avec les cathars mis à part, elle doit avouer qu'il est étonnamment dans le vrai, et son estomac se serre. C'est beaucoup à digérer d'un coup, chose que peine à faire Lexie. Quand il a terminé, elle remet sur le tapis tout ce qu'elle n'est pas parvenue à ingérer. "Ce sont eux qui ont voulu revenir ici... Ils espéraient trouver quelque chose de plus de valeur que la carte... " Au fur et à mesure que les mots s'enchaînent, très calmement puisque la jeune femme les process en même temps, elle réfléchit aux circonstances du départ de cette expédition. Est-ce son désir de survivre, parce qu'ils menaçaient sa vie, aurait pu suffire à les convaincre d'accepter de renouveler le voyage jusqu'à Dxun? Ou bien son envie de faire des fouilles plus passionnantes que tout ce qu'elle avait connu jusqu'alors? L'oeil interrogateur, la tête penchée sur le côté, Lexie tente de considérer cette possibilité... Avant de la balayer d'un revers de main. C'est trop. Il lui semble totalement improbable qu'elle soit capable d'une telle chose. Alors elle continue sur sa lancée. "Pour autant que je le sache, il n'y avait que nous dans cette pièce. Peut-être que les pirates aussi auraient pu voir le fantôme... ça ne prouve rien. "

C'est trop. En dépit d'être bien née, le fait de ne jamais parvenir à contenter son père a façonné Lexie dans l'humilité, qui refuse de se croire une quelconque spécificité, même minime. Elle se noie dans la masse, ne se distingue ni par son manque de capacités ni par le contraire. Elle est dans la moyenne, avec un domaine précis d'expertise, point. Malgré tout, et d'une façon tout à fait paradoxale, elle accepte plus facilement sa responsabilité dans la catastrophe de Hoth, comme si de tout ce que l'inconnu venait de lui dire, elle n'acceptait que le pire. Preuve en est lorsqu'elle reprend. "Pourquoi ne pas tout simplement détruire les objets ou endroits comme celui-ci, plutôt que de les faire naviguer sur des vaisseaux qui peuvent être interceptés ou abordés, ou encore découverts par des incompétents comme moi?! " Régurgitant les informations pêle-mêle, Lexie, à fleur de peau en raison de tout ce qu'elle vient de vivre, se lève et commence à aller et venir, s'agaçant, faisant des moulinets avec ses bras. "J'ai tout laissé en plan là-bas, je ne voulais pas devenir cinglée moi aussi! Est-ce qu'au moins je peux encore faire quelque chose?! Est-ce que si j'y retourne, tous ceux qui sont encore là-bas ne vont pas simplement me tuer? " Elle tourne vers le jedi un regard perplexe, éperdu, et s'apprêtait à continuer quand elle sent une poigne dure se refermer sur son poignet et la faire se retourner.

Nez à nez avec un cathar, elle a toute la largesse du monde pour voir ses dents briller, menaçantes. "C'est ta faute!" Violent, le pirate l'expédie avec force vers le sol, que Lexie percute violemment, avant de rouler sur un bon mètre. Sonnée, sentant des bleus s'éveiller un peu partout, elle essaie de se relever quand la même poigne se referme sur sa tignasse et tire en l'air. Elle crierait, si la douleur ne lui coupait pas le souffle. "C'est à cause de toi qu'on est revenus ici et que mon frère est mort!" Tonne le cathar qui la tient, la hissant pour que son visage soit à hauteur du sien. "Tu repartiras pas d'ici..." Plissant les yeux malgré la douleur, Lexie se fige. Le cathar a sorti ses griffes. Est-ce qu'il va l'égorger? L'éventrer? Bonne question. Le ventre, sans doute, sera sa cible. Elle mettra plus de temps à mourir, et donc souffrira plus longtemps. C'est sans doute un bonus, aux yeux de son assassin. L'archéologue a une pensée pour son père... Et ferme les yeux. Cette fois, c'est la fin...

Pourquoi est-ce qu'elle était seule dans cette chambre? Lexie réfléchit, vite, quand la question est posée. Parce qu'elle est la seule à y être entrée? Et là elle s'interpelle. Effectivement, le pirate ne l'a pas suivie, probablement persuadé qu'elle ne trouverait aucune sortie par-là. L'endroit était petit, elle avait pu passer grâce à sa taille, ce qui était plus compliqué pour lui. Mais est-ce suffisant, ou bien y'a-t-il, comme le suggère l'inconnu, une autre raison à cela? Lexie ne peut se prétendre archéologue si elle néglige la possibilité. Certes, on lui a appris à l'école à aller au plus simple, au plus évident, à ne pas penser à des zèbres mais à des chevaux quand elle entend des bruits de sabots, mais la question mérite d'être posée. En revanche, l'expression de l'archéologue se fait plus honteuse quand il parle de l'ouverture de la porte... Dans ce cas-ci, elle le sait, elle a péché par orgueil. Pour elle, il n'était pas question d'apparition ou de qui que ce soit. C'est son égo qui l'a poussée à penser que les félins étaient trop bêtes, trop sous-qualifiés, pour trouver comment la porte s'ouvrait. Ce défi était pour elle, et uniquement pour elle. Elle baisse les yeux. Le fantôme n'entrait pas en ligne de compte dans son raisonnement. Elle seule est à blâmer. Elle a voulu jouer à la maligne, et voilà où ça les a menés... Elle le lui avouera, ça, à l'inconnu. Mais pas tout de suite. C'est encore trop frais, et déjà qu'elle se sent particulièrement stupide, elle ne parvient pas à en rajouter une couche avec la confession de l'étendue de son égo.

Il faut qu'elle accepte, il dit. Peut-être plus tard. Peut-être si elle essaie, en le voulant, et constate que ça marche. Là, elle acceptera et croira. D'ici là, elle ne cessera de douter que tout ceci, tout ce chaos, n'est qu'une suite de malheureuses coïncidences. Et d'ici là, elle continuera à se sentir désolée de faire perdre son temps à l'inconnu. Inconnu qui lui fait de nouveau baisser les yeux quand il souligne qu'elle devrait avoir la réponse à ses interrogations... Réponse qu'elle a déjà, à y réfléchir. Pour la simple et bonne raison qu'ils n'avaient pas de moyen pour les détruire. Ni la planète, ni le cube. Ca s'imprime en lettres de feu dans son crâne. Soit ils ne pouvaient pas, soit il y a une réelle utilité à les conserver, même si dans l'immédiat ça lui échappe. Peut-être qu'en bidouillant le cube autrement, on obtient un résultat différent? Peut-être aussi que le cube est une arme, ou un prototype d'arme? Il y a beaucoup de possibilités qui s'ouvrent dans l'esprit de la jeune femme, qui sent l'excitation de la recherche revenir et faire doucement taire sa peur. La somme de connaissances à déverrouiller, dont elle n'effleure même pas les limites, lui donne le vertige, la faisant légèrement trembler, fébrile. Mais tout ne commencerait qu'avec la clôture du cube. Elle se souvient, Lexie, parfaitement, de la séquence qui lui a permis de l'ouvrir. Elle suppose que pour le refermer, elle devra exécuter cette même séquence, mais à l'envers. Dans tous les cas, ça sera fait.

Cela étant, qui est cet homme? Elle se rend compte qu'elle ne le sait pas, et s'interpelle qu'il puisse savoir tant de choses, et ne pas parvenir à fermer l'holocron alors que manifestement, il en sait bien plus à son sujet qu'elle-même... Et qui est ce nous dont il parle? Autant de questions qu'elle n'a pas l'occasion de lui poser puisque les cathars en décident autrement. Tout va très vite, et leur vindicte s'essouffle aussi rapidement qu'elle s'est levée. En même temps, elle les comprends. Aux portes de la mort, celui qui se fait couper la main la lâche, la laissant tomber lourdement sur le sol dallé, d'où elle peut voir, effarée, l'inconnu repousser les pirates, entendre la détonation... La mâchoire de Lexie s'affaisse. Et, c'est telle un robot qu'elle accepte la main tendue du jedi, les yeux braqués sur son arme d'un autre temps. C'est à peine si elle entend le blessé hurler sa douleur. Un peu perdue, plutôt hébétée, elle entend l'avertissement qui fait naître un frisson dans sa nuque, et coule un regard vers l'homme fait, impressionnée.

Du moins est-il impressionné jusqu'à ce que la panique la saisisse avec une violence qu'elle-même ne pouvait voir venir quand il annonce qu'elle est, en gros, un bon moyen de sortir relativement en un seul morceau. Son cœur s'emballe comme un dingue, elle est au bord de l'évanouissement, et tire un peu sur la manche du jedi, l'air mal assuré. Elle lui fait signe d'approcher son oreille, histoire que les pirates n'entendent pas ce qu'elle lui chuchote... "Vous venez de dire ça uniquement pour qu'ils ne me tuent pas, n'est-ce pas? Mais en vrai, vous savez comment nous sortir de là, n'est-ce pas? " Et elle le regarde, avec un mélange d'espoir et de peur, certaine, n'écoutant que sa trouille et sa panique, d'être incapable de faire ce qu'il a dit avant même d'avoir essayé de le faire... Typique de la mandalorienne, habituée à dire "C'est trop dur!" dès que ce n'est pas évident, et qui pourtant est capable de merveilles dès lors qu'elle se donne un peu de mal... En l'occurrence, là elle accuse toujours le coup des révélations, du fantôme, des insectes, des cathars... Et, au bord de l'indigestion, supporter plus de pression, accepter d'endosser la responsabilité de leur survie à tous, tout ou partie en tous cas, c'est trop.

L'inconnu sait ménager ses effets, il faut le lui reconnaître. Pendant plusieurs secondes qui paraissent interminables à Lexie après sa question, il la dévisage et elle en fait de même, s'attendant à ce que d'une seconde à l'autre il lui dise qu'effectivement, il avait tout sous contrôle et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Sauf que non. C'est finalement en signe de négation qu'il hoche la tête, faisant visiblement blêmir la jeune femme, et lui confirme oralement réellement souhaiter s'appuyer sur elle. C'en est trop pour Lexie. Vraiment trop. « Excusez-moi un moment... » Prenant congé avec un petit sourire forcé, elle s'éloigne, de lui et du groupe, et cède à l'appel de son estomac, qui se retourne pour rendre le repas frugal auquel elle a eu droit dans le vaisseau sur le chemin. L'écho de ses gargarismes se répercute dans le hall, et est sans doute désagréable à entendre pour l'assemblée, mais même si elle l'avait voulu, elle n'aurait pu se retenir plus longtemps.

Vidée, les jambes légèrement flageolantes, elle s'essuie la bouche d'un revers de main et s'en revient vers l'inconnu. Il ressent sa détresse et sa panique, il commente. « Je crois que tout le monde ici les a ressenties... » commente Lexie, sans agressivité mais plutôt acerbe. Elle ne croit toujours pas réellement à ce qu'il avance, toujours sceptique, et ne parvient pas à faire comme si c'était le cas. De toute façon, si elle faisait semblant, quelque chose lui dit qu'il le saurait... Et puis sa grosse main s'abat sur sa nuque, la forçant gentiment à se mettre à genoux. Si elle ne croit pas à son baratin, Lexie se dit pourtant, philosophe, que le meilleur moyen de lui prouver qu'il se trompe est de s'appliquer à faire ce qu'il dit, et à lui faire constater l'absence de résultats. Alors, docile, elle s'exécute, imite sa position et tâche de faire ce qu'il lui dit.

Les yeux fermés, Lexie se force à ralentir ses respirations, qu'elle veut plus profondes. Si l'idée est saisie rapidement, l'efficacité se fait quelque peu désirer, l'esprit de Lexie ayant du mal à se calmer, inquiet de voir les cathars tenter de profiter de leur distraction pour terminer ce qu'ils ont commencé... Mais, après plusieurs longues minutes, force est de constater qu'ils se tiennent tranquille, ce qui permet à l'archéologue de se détendre. Du reste, les respirations ont été salutaires pour son palpitant, qui entre temps s'est calmé grâce à elles. Gardant les yeux hermétiquement fermés, elle se laisse guider par la voix de l'inconnu dans les directions qu'il lui indique. D'abord aveugle pendant de longues minutes, elle s'apprête à lui dire que ça ne sert à rien et que, comme elle le pensait depuis le début, il se trompait sur son compte mais au moment où sa bouche s'ouvre, elle perçoit ce qu'il voulait lui faire percevoir. Sa bouche se referme et ses sourcils se froncent légèrement. Ainsi débute son voyage.

Trouvant d'abord les brins d'herbe dont a parlé le jedi, elle passe ensuite à sa vibration à lui, sur laquelle elle ne s'attarde pas, sentant sa curiosité attirée par l'équipage, qui a plus à lui offrir... Et qu'elle délaisse pourtant tout aussi vite pour aller voir ailleurs. Revenant aux brins d'herbe, elle les suit, remonte les fissures à travers lesquels ils se sont frayés un chemin, et atteint la surface. Là-haut, plus de végétaux l'attendent, végétaux qu'elle prend le temps de découvrir, jusqu'à violemment être tirée de sa méditation, quand elle en est arrivée aux insectes corrompus par le côté obscur... Si le réveil a été brutal, la méditation a été efficace. Malgré cela, Lexie parvient à rester calme. Elle a trouvé ce que Kyle lui a demandé de chercher. Une certaine paix, l'impression de faire partie d'un tout, d'un ensemble vaste aux limites insondables. La peur s'en est allée, et elle a emporté la panique avec elle. Pour l'instant du moins.

Mettant ce calme à profit, l'archéologue, après avoir jeté un regard à l'inconnu, se relève et fait craquer ses doigts et son cou. Il est temps pour elle de se mettre au travail. Si elle ne connaît pas ce tombeau spécifiquement, elle en connaît d'autres et, selon elle, n'a qu'à rapprocher cette situation d'un schéma connu pour les tirer d'affaire. Ne reste qu'à déterminer le schéma en question, et pour cela, elle commence par se tourner vers les murs. S'ils sont couverts d'une écriture qu'elle ne sait pas encore déchiffrer, de nombreuses illustrations accompagnent les textes. Le tout étant de les interpréter correctement. Sortant à nouveau sa sonde, Lexie scanne toute la pièce, fait un premier tour pour avoir le global de l'endroit, ce qui lui apprend que l'inconnu avait raison, ils se trouvent effectivement dans un boudoir qui donne accès à différents tombeaux, mais pas que.

Passant de porte en porte, Lexie s'avère en mesure d'identifier lesquelles sont sensées y mener. Elle s'arrête donc devant une porte dont la suite de symbole diffère, et est donc sensée mener ailleurs, ou vers autre chose, selon toute vraisemblance.

Une bonne demi-heure lui est nécessaire pour trouver et activer le mécanisme d'ouverture, mais ses efforts finissent par payer, et, dans un gros tremblement, les panneaux finissent par s'ouvrir. Lexie est la première à jeter un œil à l'intérieur. L'obscurité est totale. De nouveau, elle sort sa sonde et active son petit spot. Lévitant à environ un mètre soixante-dix de haut, c'est suffisant pour éclairer le chemin, ainsi que les murs du couloir qui s'ouvre devant eux. Inspirant un grand coup pour se donner du courage, l'archéologue entre, suivant son outil, avec une certaine précaution.

Le couloir n'est pas très long. Une vingtaine de mètres environ, et débouche sur une salle beaucoup plus haute, beaucoup plus large, au centre de laquelle est visible ce qui ressemble à un petit bassin carré, aux coins desquels se trouvent ce qui semble être une sorte de braseros. Lexie rejoint le plus près d'elle, cherchant le moyen de l'allumer. « Ils n'ont pas l'air d'être faits pour du feu, mais pour autre chose... » Elle commente, avant de jeter un œil vers l'inconnu. « Vous avez déjà vu ce genre d'appareil ? »

Elle est malaisante, cette pièce… Toute cette planète est malaisante, c’est un fait, mais cette pièce est encore un cran au-dessus. Malgré l’absence de courants d’air d’aucune sorte, Lexie n’arrête pas de frissonner, et à entendre ce qu’en dit le jedi, elle ne tarde pas à comprendre pourquoi… Avec lenteur, l’archéologue s’agenouille près du bassin, et passe doucement sa main contre l’une des parois. L’air un peu absent, elle cherche du regard quelque chose, une singularité, qui l’aiderait à comprendre. Et puis, dans la lumière diffuse émise par la sonde, elle met le doigt dessus. Un interstice très fin, et de légers arrondis dans le bord du bassin… Des arrondis qui ressemblent beaucoup… A des billots. Le meilleur moyen de le savoir, c’est d’essayer. D’une position accroupie, Lexie s’agenouille près du bord. Un nouveau frisson la parcours quand ses genoux rencontrent parfaitement ce qui semble être l’usure de la pierre par un usage excessif. Elle se penche… Et entend, lointains, les cris des suppliciés. Contre sa rétine s’imprime la scène. Des dizaines d’esclaves agenouillés tout autour du bassin exactement comme elle, tous tués au même moment quand le mécanisme se déclenche, leur coupant nette la tête pour qu’elle dégringole dans le bassin.

Le sursaut de Lexie est violent, elle se recule précipitamment, manquant de tomber en arrière, le souffle saccadé. « Je ne suis pas certaine de vouloir le faire fonctionner… » Elle commente, la voix rauque, absolument sûre de ne jamais vouloir voir cet appareil utilisé. Reprenant comme elle le peut une contenance, la jeune femme se remet sur ses pieds et vient, accompagnée de sa sonde, scanner le panneau explicatif de l’appareil, panneau qu’elle prend le temps d’analyser sur le vif, malgré le scan. Selon toute logique, ils sont dans une chambre sacrificielle. De là où elle était, depuis le « mode d’emplois », situé légèrement en hauteur sur une estrade, Lexie pouvait maintenant voir les canaux partant du bassin et s’éloignant en étoile vers les braseros et l’extérieur de la pièce. Donnant un petit coup de coude au jedi, elle les lui montre.

Pendant qu’il dispense ses ordres aux cathars, qui obéissent docilement (sans doute par peur de perdre une main à leur tour, Lexie réfléchit. Outre la corruption de cet endroit, il y a plusieurs détails qui ont attiré son attention, plusieurs pièces de puzzle qui ne s’emboîtent pas correctement… Ils ont plusieurs pistes, mais rien qui se tient réellement, archéologiquement parlant… D’une oreille distraite, elle écoute les objections du jedi, tout en cherchant ce qui permet de tout mettre en relation d’une façon logique… Et ça la frappe comme une évidence. « Vous devriez énumérer les endroits que vous aimez plutôt que le contraire, ça nous ferait gagner du temps… » Elle lance, d’un ton badin mais avec humour, histoire de rebondir sur ce qu’il a dit, avant de reprendre, plus sérieuse et plus péremptoire. « Ni l’un ni l’autre en fait… Cet endroit n’est pas fait, ni pour empêcher les gens de sortir, ni pour les empêcher d’entrer, mais un peu des deux. » Consciente du bizarre de ses propos, du paradoxal, elle prend une profonde inspiration et explique. « Je pense que vous aviez raison quand vous parliez de prison pour l’étage supérieur, mais regardez… Cette pièce ici est bien plus primitive. Je pense qu’un bon millénaire sépare cet endroit de l’étage supérieur en terme de construction. » En effet, si la langue usitée semblait être la même entre les deux niveaux, le style utilisé ici lui apparaît bien plus « brouillon » qu’au-dessus. C’est ce détail qui l’a frappée, sans qu’elle ne puisse mettre de mots dessus avant cet instant. « Les sacrifices sont rarement faits en vain. Généralement, c’est fait pour honorer un être divin. En l’absence de figure dominante, de statue ou autre cependant, je doute que ça soit le cas… MAIS ! » Elle lève l’index. « … Le sang a une valeur, une connotation que… » Elle hésite, hésite à aborder ses origines mandaloriennes… Et se débine. « … Disons, que je suis bien placée pour comprendre. Je pense que cette salle est la première d’une série de… » Elle jette un œil sur les gravures de l’estrade. « Trois. Le fait qu’il y a cette estrade me laisse penser que les officiants du rituel devaient se trouver là. L’aspirant au milieu du bassin. Les suppliciés tout autour. »

Ce disant, elle quitte l’estrade pour rejoindre le centre du bassin, prenant ainsi la place d’un supposé aspirant. Là, elle garde le silence, tente de se mettre dans l’état d’esprit, imagine les sacrifices, le flot de sang qui la percute quand les têtes sont tranchées… Et elle les voit. Les socles, pour les têtes. Les maths sont faciles. Autant de socles qu’il y a de billots. Elle les montre du doigt. « Je pense que si on met des poids sur chacun de ces socles, la prochaine porte devrait s’ouvrir. Maintenant, de deux choses l’une. Ce parcours, je pense, était une suite d’épreuves destinées à tester les capacités des participants. Dans quel but ? J’imagine que je le saurais dès que j’aurai pu étudier tous les textes… Mais du coup, je peux vous proposer deux choses. Soit on suit le parcours, qui sera plus évident intellectuellement, mais probablement plus exigeant physiquement… Soit vous me laissez encore un moment, et j’essaie de trouver le chemin par lequel passaient les officiants. Parce que ça me semble évident que les prêtres, ou autres autorités, ne se cassaient pas la tête à aller et venir par le chemin des épreuves, eux. » Ce disant, elle sort du bassin. Selon elle, si elle met en relation tout ce qu’a dit le Jedi, les gens de cette planète ont corrompu leur monde en pratiquant ce genre de rituels, encore et encore… A tel point qu’ils l’ont rendu invivables, et ont décidé d’en faire la prison pour des esprits tels que celui qu’ils ont pu voir plus tôt. Peut-être se trompe-t-elle, cela dit. Pour le moment, personne ne peut être sûr de rien.

Dire que le Maître Jedi laisse la profane sceptique est un euphémisme. Pourquoi faudrait-il qu’ils rebroussent chemin ? Pour le coup, c’est ça qui n’a pas de sens pour elle. Il faut qu’ils avancent. Les temples anciens avaient toujours, selon ce qu’elle avait appris, plusieurs ouvertures plus ou moins évidentes. Certains étaient fades et sans surprises, avec une large porte à chacun des points cardinaux, les plus fréquents. Souvent, il s’agissait de halles de recueillement et on les trouvait plus volontiers dans les sociétés les plus primitives. Dans le cas présent, la situation est bien différente, beaucoup plus complexe, beaucoup plus intéressante aussi, mais, manifestement, beaucoup plus périlleuse. Toutefois, il est, pour Lexie, impensable qu’un endroit comme celui-ci ne dispose pas d’une multitude de chemins dérobés vers la sortie, en particulier s’il contient des trésors dangereux… Les initiés devaient pouvoir entrer et sortir à l’insu de tous, afin de pouvoir évacuer lesdites dangerosités au cas où quelqu’un chercherait à s’en emparer. Du moins, jusqu’à l’abandon total de ce site. Peut-être que les tests de cet endroit étaient perpétré dans l’idée de renouveler les rangs des adeptes ? Après tout, qui de mieux qu’un croyant pouvant maîtriser les difficultés de l’endroit pour le garder ?

Alors que cette idée fait son chemin dans la tête de Lexie, qui peine à voir l’envergure de la menace des reliques siths de par son inexpérience, elle se rembrunit quand Kyle aborde la partie sur la mort extrêmement douloureuse. Ils ne sont pas là pour faire des découvertes, dit-il… Sans savoir qu’il s’agit de l’opium de la jeune femme, dont la frustration grandit tant et tant, surpassant même sa peur de mourir. Elle ne relève pas, cependant, les paroles de Kyle. A quoi bon ? Rongeant son frein, elle se contente de soupirer discrètement tandis que son visage se ferme comme une huître. Il ne la comprend pas. Comment pourrait-il ? Pourrait-il seulement concevoir que seul l’esprit de découverte l’anime et que si les endroits comme celui-ci la fascinent autant, ce sont pour les histoires qu’ils renferment, bien plus que pour leurs redoutables artefacts ? Pourrait-il accepter qu’il ne lui soit jamais passé par la tête de vouloir les utiliser ? Parce que, là, pour le coup, il faudrait être cinglé…

Perdue dans ses pensées, elle ne s’aperçoit même pas que l’homme fait ne lui accorde plus la moindre attention, regardant plutôt par le chemin qui les a conduits jusqu’ici. Elle n’émerge de ses réflexions que lorsqu’elle entend son arme s’activer, et, sursautant, se retourne vers lui avec perplexité. Face à ce qu’il lui dit, elle fronde les sourcils d’incrédulité avant de comprendre. Les insectes. La jeune femme blêmit. Face à l’urgence de la situation, elle occulte totalement la possibilité de trouver le chemin des cultistes et se précipite vers les cathars, les yeux fous. « Il faut poser des poids sur les piliers ! Vite ! » En tirant un par la manche sur quelques centimètres, elle s’en détourne juste à temps pour éviter un coup de griffe et se rue sur le premier des piliers pour y porter une grosse pierre. Facile à trouver, dans des décombres. Elle n’est pas certaine que ça va marcher, mais elle préfère essayer avant de tenter de trouver autre chose…

Heureusement, en entendant Kyle se battre contre les insectes, l’urgence de la situation apparaît enfin aux pupilles fendues des pirates, qui finissent par donner un coup de main à l’archéologue. Plusieurs longues minutes sont nécessaires, et Lexie n’est pas certaine que le subterfuge fonctionne mais elle croise les doigts… Et, d’interminables secondes après que le dernier gravât ait été hissé sur son pilier, la machinerie se met en route, fait trembler le sol et gronder les murs, ouvrant ainsi la porte vers la prochaine épreuve… Sans attendre, les félins se ruent à l’intérieur. Lexie, pour sa part, se retourne vers le Maître Jedi. « C’est ouvert ! Venez ! » Ce disant, elle dégaine son blaster et tente, de son mieux, de couvrir la retraite de Kyle, avant de courir comme une dératée dans la prochaine salle, et, qu’à eux tous, poussant sur la porte, ils parviennent à la refermer au nez et à la barbe des insectes, qui s’y écrasent durement et dont le cliquetis des mandibules contre elle se fait entendre encore un long moment…

Dans une sécurité relative, l’archéologue s’appuie de tout son poids contre la porte, respire un bon coup, avant de se retourner pour voir dans quel endroit farfelu ils ont encore mis les pieds. Un tombeau ? Une crypte ? Un autre endroit de messe noire ? Non. Rien de tout cela. C’est la jungle qui leur fait face. Un instant, Lexie est déstabilisée. Les arbres, la mousse, des animaux de petite taille… Le biotope est bien vivant… Elle lève les yeux et attrape la manche du Jedi sur laquelle elle tire à plusieurs reprises. « Regardez ! L’extérieur ! » Et, en effet, assez loin au-dessus d’eux, à travers le feuillage dense d’arbres plus denses encore, des rayons de l’étoile la plus proche étaient perceptibles, rapidement suivits par un très léger courant d’air. « On est sortis ! » crie un des cathars, les autres se réjouissant de cette aubaine, et, promptes, dégaines leurs blasters qu’ils pointent dans la direction des deux humains de l’expédition. « Votre voyage s’arrête ici… » Lentement, Lexie lève les mains. Il y a quelque chose d’anormal là-dedans… Elle en est persuadée. Ils sont toujours à l’intérieur, en dépit de l’ouverture. Cette salle fait donc partie des épreuves. Mais ça n’a pas de sens… A moins que… « Attendez ! » commence-t-elle, fébrile à nouveau. « Ce n’est pas ce que vous croyez… C’est… » Un hurlement bestial, venant de derrière les cathars, l’interrompt, lui glaçant le sang. Un enclos. Sa mâchoire se met à claquer alors qu’émergent de la pénombre du fond de la salle deux rubis flamboyants. « C’e… C’… » Un terentatek. Le mot ne parvient pas à la bouche de Lexie, pétrifiée. Là, elle ne pense plus aux découvertes. Là, elle est juste persuadée qu’elle va mourir et ferme les yeux, espérant simplement ne pas souffrir.

En d’autres circonstances, Lexie aurait été captivée par l’étendue des aptitudes que semblait posséder l’inconnu. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’il lui a été donné de rencontrer quelqu’un maniant une arme disparue, donc très rare, et respectant un dogme que l’Empire s’était donné beaucoup de mal à faire disparaître… Elle se serait appesantie sur le sujet, Lexie. En bonne archéologue, elle aurait cherché dans Kyle les témoignages d’un âge éteint, tout en tentant d’éviter les pièges de l’ère moderne de laquelle il était issu. C’aurait été un travail absolument fascinant. Oui mais voilà. Dans l’immédiat, l’archéologue est à des années lumières de pouvoir s’adonner à ce qu’elle maîtrise, puisqu’elle est prisonnière d’un temple macabre, maudit, où les dangers de morts se succèdent les uns aux autres, voire même s’additionnent ! Alors, à son grand dam, elle ne peut se concentrer sur le comment du lancer de sabre de l’inconnu ou à aucune de ses prouesses, non… Non, car en ce moment, la seule chose qui accapare son attention est la créature monstrueuse que seule une maigre distance, beaucoup, beaucoup, beaucoup trop maigre à son goût, sépare d’elle (et des cathars, accessoirement, mais vu qu’ils ont menacé de la tuer deux fois, elle ne se soucie plus vraiment de leur sort)…

Elle tremble, Lexie. De peur, bien sûr, et elle se sent à deux doigts de sombrer. Dans la folie ou l’inconscience ? Trop dur à dire. Collée contre la porte, les yeux grands ouverts, elle claque des dents. Et ses genoux claquent aussi. Et ses jambes refusent de lui obéir. Elle ne leur demande pas d’arrêter de claquer pourtant, seulement de la porter et l’emmener loin, très loin, de cet endroit de malheur et de cette bête de cauchemar… A ce moment-là, la mandalorienne a une pensée pour son père… Son père qui ne saura jamais ce qui lui est arrivé, qu’elle n’a plus revu depuis… Combien de temps, déjà ? Son père, si fier qu’elle se soit tourné vers le domaine « inoffensif » et « ennuyant » qu’est l’archéologie, plutôt qu’avoir suivi le chemin tortueux des anciennes traditions, à l’image de sa mère… Sa mère, Lexie y pense aussi. Elle pense qu’elle tuerait pour une armure, ici et maintenant, avec son lance-flammes intégré, ses missiles, ses sondes, son jet-pack… Et Kyle brise sa bulle en se jetant dans la mêlée. Elle ne l’a même pas entendu lui dire que cette créature n’attaque que les sensibles à la Force, mais elle relève l’intérêt dans ses pupilles rubis, et que jamais, pas une fois, elle ne se tourne vers les cathars…

Les chats, d’ailleurs, eux, n’ont rien perdu de l’explication du jedi et décident de contourner la créature pour tenter d’atteindre la porte et, de facto, la pièce suivante, abandonnant l’homme et la jeune femme à leur sort funeste. Lexie, elle, serre les dents et porte les mains à sa bouche, son cœur manquant un battement, face au coup violent que reçoit le jedi de la créature. Elle réalise à cet instant qu’elle ne connaît même pas son nom… Et sort de sa léthargie. Au meilleur des moments, du reste, puisque ivre de colère après avoir été blessée par l’arme de l’inconnu, elle hurle de rage, et se tourne dans la direction vers laquelle a volé le corps de Kyle. Sans trop réfléchir, Lexie pointe le blaster qu’on lui a donné plus tôt dans la direction de la créature, vers la blessure déjà faite par le sabre, tombé entre les pattes de la bête après avoir atteint sa cible. Lexie tire en cascade. Encore et encore et encore et encore. Au début, le terentatek ne semble pas lui prêter attention et fait bien plusieurs pas dans la direction de Kyle avant que, ennuyé par les tirs de l’arme comme pourrait l’être un homme par des piqûres de moustique sans doute, il finisse par se tourner lentement vers elle, changeant de cible. Le souffle de l’archéologue se fait court, alors qu’elle commence à avancer vers la créature. Elle calcule son coup comme elle le peut, et, sentant une ouverture, attends que la créature soit assez près pour sauter entre ses jambes et se ruer vers l’arme de l’inconnu.

L’entreprise ne réussit qu’à moitié. Dans son effort, Lexie parvient à attraper le sabre laser, mais la créature parvient aussi à l’attraper, la soulevant sans efforts dans l’air au-dessus de sa tête en la tenant par la cheville. En un hurlement de rage de sa part, la jeune femme a tout le temps d’apercevoir les rangées de dents qu’elle imagine la déchiqueter et l’œsophage dans lequel les morceaux de son corps s’apprêtent à glisser. Ce qui ne saurait tarder puisque la créature la fait déjà descendre jusqu’à sa gueule… Lexie pousse un hurlement de terreur, et commence à tapoter sur le sabre un peu partout, cherchant à en faire jaillir la lame, n’importe quoi… Lame qui sort quand ses bras sont déjà à moitié dans la gueule de la bête, et va se ficher directement dans son palais, traversant et brûlant sans effort la membrane fragile, et atteignant le cerveau… Toasté à son tour. La descente de Lexie vers les dents de la créature se suspend, au même titre que tout le reste… Jusqu’au moment où elle bascule, pivotant vers l’avant comme une masse en entraînant l’archéologue avec elle.

« Aaaaaaaaaaaarg !!! » Elle hurle de nouveau, Lexie, avant de se rendre compte qu’elle peine à respirer, qu’elle ne peut plus parler tant la douleur lui déchire le bras. Dans la chute, la gueule du terentatek s’est refermée sur son bras, le cassant sous la pression de l’étau qu’elle forme. Des larmes montent aux yeux de l’archéologue, qui, en dehors de ça, n’avait rien mais n’avait jamais eu quoi que ce soit de cassé dans toute sa vie et trouvait la douleur absolument insupportable. Après plusieurs longues secondes à chercher son souffle, elle commence à gémir, quasiment inaudible, suppliant pour avoir de l’aide, pour qu’on la sorte de là, parce que là… Elle-même est totalement incapable de se sortir de ce guêpier…

Il plaisante. Lexie est au bord de l’évanouissement, et il plaisante… Sans la douleur qui inhibe toute autre pensée dans le cerveau de la mandalorienne, elle aurait probablement giflé le jedi… L’image est furtive, mais rien que la pensée suffit à quasiment lui lever le cœur, quand elle se voit le frapper avec son bras cassé. Parce qu’il est cassé. Elle le sent. Mais elle doit encore faire un petit, un gros effort, parce que cassé peut être réparé… Alors que coupé, non. Alors elle serre les dents, retient son souffle, et malgré tous ses efforts, gémit de douleur en extrayant son bras de l’étau de la mâchoire du monstre, lâchant sur le jedi sitôt sa main hors de la cavité, son sabre laser plein d’une bave gluante et malodorante. « J’ai… J’ai un… Un medipac… » tente-t-elle d’articuler avec peine, ses dents claquant autant qu’une troupe de danseurs irlandais. Elle se contente de le prendre, en fait, de son bras valide, pendant que Kyle se charge de lui faire une atèle de fortune et une sorte d’écharpe pour porter son handicap. Quand il s’amuse de sa singularité cependant, Lexie, qui venant d’ôter la protection plastique de l’aiguille d’un stim et s’apprêtait à se le plonger dans la cuisse, suspend son geste. Elle le regarde, éberluée, muette pendant quelques secondes tandis que ses yeux s’embuent. Elle ne va pas craquer… Pas maintenant… « J’veux pas être spéciale… ! » Et si. Elle hoquète, visiblement très ébranlée, et surtout très vulnérable. « C’est pas ça l’archéologie ! L’archéologie c’est des puzzles, des énigmes, de la recherche ! C’est… C’est un puzzle en 3D d’une amphore de vin… Ce sont des langues mortes, des choses mortes et enterrées depuis des milliers d’années et pleines de poussière! Ca… » Elle donne un coup de pied rageur et frustré dans la gueule de la créature et grimace, pleurant de plus belle, en se faisant plutôt mal à elle-même. « C’est trop vivant pour être de l’archéologie ! » Elle est épuisée, Lexie, épuisée, endolorie, bouleversée… Trop, c’est trop. Alors elle pleure. Elle pleure de douleur, de peur, de frustration, de regrets… Et abat sans merci la seringue du stim dans sa cuisse, ce qui la fait quelque peu tressaillir, avant que le produit fasse effet et que la douleur finisse par lentement décroître, ses larmes se calmant de concert jusqu’à ne plus être qu’éparses sur ses joues et n’en reste qu’un reniflement ici ou là.

Elle respire profondément, pour terminer de reprendre ses esprits et chasser toutes les pensées parasites, celles qui entraveraient son pragmatisme, qui pourtant doit les aider, d’après le jedi, à sortir de là. Mais elle n’est pas encore tout à fait prête à se lever. Tournant ses grands yeux bleus dans la direction de l’homme fait, elle parvient à lui parler d’un ton relativement posé. « Je ne connais même pas votre nom… Moi c’est Lexie. » Et elle lui tend sa main valide en guise de présentation. Ceci fait, elle essuie son visage d’un revers de main et expire bruyamment, fortement, pour se donner du courage, avant de se servir du cadavre de la bestiole pour se remettre sur pied. Le stim est suffisamment efficace pour inhiber tout à fait la douleur, mais il est évident que son bras est hors d’usage. Au moins, elle peut réfléchir un peu, et marcher, ce qui aurait été compliqué sans le produit de synthèse. L’air déterminé, elle traverse l’enclos vers la prochaine porte, ouverte par les cathars. Ils en trouvent les cadavres dans la pièce suivante, haute en plafond et munie d’une sorte de petite estrade avec un brasero à chaque extrémité, et le spectacle fait se froncer les sourcils de l’archéologue. « Vous voyez… » Fait-elle à Kyle en désignant les restes des chats… comme momifiés, la peau tannée, comme si tout gras, eau, vie, avaient été aspirés hors de leur corps d’un coup, qu’ils avaient séché pendant des siècles. « … d’habitude les corps avec lesquels je traite ressemblent plutôt à ça, quand il y en a… » Ceci dit, elle hausse les épaules avec désinvolture et regarde autour d’elle, tout en prenant garde de ne pas trop s’avancer, empêchant Kyle de son bras valide de le faire également. « Je pense que cette épreuve-ci est spirituelle… La première était un test de foi, le deuxième physique… Celle-ci doit mettre à l’épreuve la sagacité. » Retournant à ses réflexions, la jeune femme se tourne vers les murs pour tenter d’interpréter les illustrations qui y sont gravées.

Après un petit temps de réflexion, elle revient vers le jedi. « Vous vous souvenez quand vous m’avez faite réfléchir un peu plus tôt ? » Elle parle de la pseudo séance de méditation. « Je pense que c’est ce qui doit être fait ici. Si je comprends correctement de quoi il est question… » fait-elle, en lui montrant les dessins. « … Un chemin est sensé nous apparaître, comme une illumination. C’est censé être une évidence, pour qui comprends le dogme de vie primordial de ceux qui ont construit ce temple… » Elle, elle se sent claire dans ce qu’elle dit. Mais l’est-elle ? Parce qu’aussi limpide puisse-t-elle se revendiquer, les concepts abstraits avec applications pratiques sont parfois difficilement appréciables… Cela étant, elle doute qu’un homme comme Kyle peine à accepter ce genre de réalité. Malgré tout, elle préfère éclaircir. « Grosso modo, je pense que la méditation et la compréhension du dogme nous donnera une clé, je dirai… Vous voyez ces tuiles, là ? Je pense que si on appuie dessus dans le bon ordre, ça nous permettra d’atteindre « l’illumination », soit la sortie… Vous voyez ce que je veux dire ? » C’est évident, non ? « Et si jamais on se rate, je pense qu’il nous arrivera la même chose qu’à eux… » Elle fait, en pointant du bout du pied l’un des cadavres de cathars. Réjouissante perspective, n’est-ce pas ?

Elle en a eu besoin, Lexie, de cette toute petite parenthèse un tout petit peu humaine au milieu du calvaire dans lequel ils sont plongés depuis qu’ils ont atterri sur cette planète. Ça n’a pas duré longtemps, elle a juste appris comment s’appelait cet homme, apparu de façon totalement impromptue dans sa vie, à la fois comme un cheveu sur la soupe, et aussi, paradoxalement, comme un sauveur, mais ça lui a suffi. Plus tard, quand elle aura eu le temps de processer toute l’histoire, et récupéré autant physiquement que mentalement, elle lui demandera peut-être comment des gens de l’Alliance sont parvenus à faire ce que l’Empire, en ayant tout son dossier, échouait à faire depuis des mois, mais pas maintenant. D’une parce que ce n’était ni le lieu, ni le moment, et de deux parce qu’elle ne relève pas, dans l’immédiat, le caractère incongru de l’information. Pire, elle hoche même brièvement la tête en signe d’assentiment, sans s’étonner, comme si c’était normal. Mais peut-être que ça l’est, après tout ? De quoi est-elle encore sûre ? Cet homme peut faire léviter des choses, des pierres extrêmement lourdes entre autres, pour ne citer que cela. Découvrir sa véritable identité, était-ce plus exceptionnel que ça ? Pas vraiment.

Quoiqu’il en soit, leur périple les amène à délaisser le cadavre de la créature pour passer à la salle suivante. Le trait d’esprit de Kyle lui arrache un sourire. Il a raison. Il n’y a rien de logique là-dedans. Un monstre contemporain de deux ères et des cadavres à dater d’hier qui semblaient en avoir deux milles de plus. « Il semblerait que cet endroit soit comme un trou noir… Aucune des lois de la universelles de physique ne s’y applique… » Elle lui sourit faiblement, avant qu’ils ne se lancent dans la prochaine énigme. Si Lexie en déchiffre plus ou moins l’idée, ce qu’il est attendu d’eux, elle aurait été plus qu’incapable de la résoudre, chose que fait Kyle avec une certaine facilité. Attentive, l’archéologue écoute et apprend. Au début, en écoutant le jedi lui expliquer sommairement la différence entre ceux qui ont construit cet endroit, les Siths d’après lui, et manifestement la voie que lui avait choisi d’emprunter, Lexie en vient à se demander pourquoi certains choisiraient, si c’était un choix, un chemin torturé et malsain plutôt que son contraire… Mais, soucieuse de ne pas interrompre le fil des pensées de Kyle, elle se tait, le laissant continuer. Ce faisant, son amertume, bien que subtile, ne passe pas inaperçue aux yeux de la profane, qui à ce moment-là ne se l’explique pas. En tous cas, pas en détails. Loin d’être idiote, elle comprend sans peine qu’il a déjà dû frayer avec cette voie qui semble lui déplaire, mais les circonstances lui demeurent hors d’atteinte.

Et puis, en appuyant sur les tuiles, alors qu’il énonce le code à voix haute, un frisson naît dans le creux des reins de l’archéologue et remonte en courant son échine. Cette voie qui lui déplaît, c’est celle des personnes brisées, des victimes… De celles qui ont de la rancœur, qui veulent se venger… ou asservir les autres pour ne pas être asservi soi-même… Ce constat bouleverse la jeune femme, qui ne sait pas quoi en penser. Ce code est une poupée russe de l’horreur à ses yeux, qu’elle n’a pas la force d’ouvrir dans l’immédiat. Alors, passive, elle se contente de continuer à observer, fascinée malgré elle par l’ingéniosité déployée par les concepteurs de l’endroit, le piège se désamorcer, les éclairs être envoyés, et la compassion l’étreindre face au jedi contraint de puiser dans des ressources qu’il souhaiterait ne jamais solliciter. Elle baisse les yeux, Lexie, avant de les reporter vers la porte qui s’ouvre. Un courant d’air chaud vient leur fouetter le visage. Pas de doute possible, la sortie est devant eux. Tous deux ont dû y mettre du leur pour traverser ce temple.

Sans ajouter quoi que ce soit, ni manifester la moindre émotion puisque la porte ouverte pouvait signifier l’arrivée d’hordes d’insectes, l’archéologue atteint la porte, à travers laquelle elle glisse un œil… Pas d’insectes, de ce côté-là en tous cas, ce qui la fait discrètement soupirer de soulagement, mais leur flot continue d’inonder le chemin par lequel elle est arrivée avec les cathars. Se tournant vers Kyle, elle lui jette un coup d’œil interrogatif. « J’imagine qu’on va devoir courir jusqu’au vaisseau… Le vôtre ? Ou celui des pirates ? Vous connaissez le chemin ? On fait quoi si on croise des insectes en chemin ? » Il faut espérer qu’ils n’en rencontreront pas, mais le cas échéant, il faut aussi qu’ils soient prêts à cette éventualité… Et surtout (elle frissonne), elle espère que le stim continuera à inhiber la douleur de son bras jusque-là…

La. Meilleure. Nouvelle. Du. Monde. A l’entente des mots du jedi, et surtout, surtout, à l’arrivée du vaisseau, Lexie pousse un soupir profond de soulagement. Elle n’avait pas la moindre envie de s’aventurer dans la jungle et de devoir sprinter sur des kilomètres dans l’espoir de survivre… Surtout qu’il lui semblait évident que le challenge était trop dur pour elle, déjà rudement éprouvée, au même titre que le jedi, par leur petit tour du temple. Alors, quand il sort son comlink et lui annonce tout content que c’est le vaisseau qui va venir jusqu’à eux, elle exulte un peu, Lexie, partage totalement l’enthousiasme de Kyle.

Inutile de la prier. Dès que le vaisseau est posé, c’est presque si elle ne pousse pas Kyle pour monter à bord. Se retournant sitôt fait, elle garde sur les portes un œil acéré, serrant dans son bras valide la crosse du blaster juste au cas où, parce qu’elle craint que les insectes ne se présentent, d’une façon ou d’une autre, et tente de monter dans le vaisseau… Cette peur au ventre, il lui semble que les portes mettent une éternité à se fermer… Mais finalement, non. Elles se ferment, se verrouillent, et ils décollent, prennent de l’altitude. Les yeux de l’archéologue se ferment, elle soupire de soulagement encore une fois. Se sentant en sécurité pour la première fois depuis… Très longtemps, ses muscles commencent à se détendre, se décrispent petit à petit, lui faisant savoir à quel point ils avaient souffert. Un peu titubante, elle va s’asseoir sur la première chaise, caisse, n’importe quel support correct susceptible d’accueillir son derrière et s’y laisse lourdement tomber, ne prêtant pas attention au jedi qui s’enfonce plus avant dans le vaisseau. Lexie, pour sa part, laisser aller sa tête en arrière, prenant appuis contre le froid du métal de la carlingue, et ferme les yeux. Elle est fatiguée.

C’est le retour de Kyle et de son chariot qui lui font rouvrir un œil. Sa bouche se fend d’un sourire à la vue de la pichenette donnée à la sonde, avant que la jeune femme ne se redresse, histoire de faciliter le scan de l’appareil, ainsi que les diverses manipulations à faire sur son bras. En holo-image, le résultat s’affiche : ses os sont cassés à trois endroits. Sans doute à cause de la forme plus ou moins pyramidale des dents du monstre qui les ont pris en étau. Un puissant anesthésiant local lui est injecté dans les zones fractures, des pinces viennent saisir son bras et réalignent le tout correctement, avant d’emballer le tout. En quelques minutes à peine, Lexie a le bras en écharpe, maintenu en place dans une sorte de composite léger, mais très dur. Elle pourra le retirer dans quelques jours et ce sera comme si son bras n’avait jamais été cassé.

Elle remue les doigts pour voir si ça n’est pas trop serré, au moment où l’interpellé Weegee fait son apparition. L’échange complice entre l’homme et le droïde tend à faire sourire l’archéologue. Sans parler couramment le binaire, elle le comprend un peu, mais même sans ça, les réponses de Kyle lui suffisent. Loin d’elle l’idée de se joindre au débat cependant. D’une, elle n’y a absolument pas sa place, et de deux, elle est bien trop fatiguée pour encore se lancer dans ce genre de bataille. Quand Kyle en revient à Lexie, sa proposition tombe à point nommé… Et la conclusion fait tomber une lourde pierre dans son estomac. Elle est tentée de lui demander de discuter maintenant et de dormir après, une fois que cette situation est aplanie, mais elle se figure, peut-être à tort, que cette discussion sera longue et tortueuse et elle ne s’en sent pas la force. Alors elle se contente d’hocher tristement la tête et de se lever pour suivre le droïde vers ladite couchette, couchette sur laquelle elle est à peine installée qu’elle sombre du sommeil du juste.

Le réveil est brutal. En sursaut, Lexie se redresse, haletante et désorientée. C’est son bras entravé qui lui rappelle le pourquoi du comment. Comme un flash, tous les incidents de la veille lui reviennent. Lentement, elle ferme les yeux et se rallonge, pour retrouver ses esprits, son souffle, finir de se réveiller et se préparer mentalement à ce qui l’attend. La fameuse discussion. Elle baille, s’étire un peu, et finit par se lever pour rejoindre le jedi en finissant de se frotter les yeux. Elle ne sait pas combien de temps elle a dormi, et espère, un peu lâchement, qu’il sera lui en train de dormir à son tour, histoire de retarder un peu plus l’inévitable. Sans trop savoir pourquoi, l’archéologue est pleine d’appréhension. Sans doute parce qu’elle ignore tout de la sauce à laquelle elle va être mangée… « Il Monsieur Katarn ? Weegee ? » Elle appelle, un peu timide, dans les coursives d’un vaisseau qu’elle ne connaît pas et dans les entrailles duquel elle ne souhaite pas s’avancer. Manifestement, sa curiosité s’arrête là où commence l’intimité des autres… Et un vaisseau, c’est, à ses yeux, un peu comme une maison. Elle ne se voit pas explorer un endroit appartenant à autrui sans ledit propriétaire. Si celui-ci est mort depuis des milliers d’années en revanche, évidemment, elle a beaucoup moins de scrupules. Quoiqu’il en soit, elle décide de se diriger dans la direction indiquée plus tôt par Kyle, ce qu’elle suppose être le poste de pilotage. A défaut d’y trouver le jedi, elle y trouvera probablement à tout le moins le droïde, ce qui déjà pas si mal.